Laurent Marqueste, Persée et la Gorgone (1890). Six des treize étoiles variables observables à l'œil nu depuis la Grèce sont donc impliquées dans ce mythe et, à l'exception de Pégase, correspondent à des antagonistes de Persée : cela concorde avec la théorie selon laquelle « les étoiles variables sont en quelque sorte maléfiques et peut-être associées avec le mauvais œil[132]. On découvre alors que, dans le récit du viol de Méduse par Poséidon, c'est la victime, plutôt que le violeur, qui avait été punie par Athéna, inaugurant une longue tradition de justice biaisée[95]. À la demande de Gianni Versace, le peintre américain Frank C. Moore (1933-2002) la représente dans le tableau To Die For (1997), sous la forme d'une tête coupée étendue sur un sol de marbre taché de sang[217]. Elle lui recommanda de sacrifier un magnifique taureau à Poséidon, maitre des chevaux. Mais Bellérophon, grisé par toutes ces victoires, voulut
» Or Artémis est associée à la Lune et à la mort. J.-C. au Ve siècle av. Chaque époque a ainsi récrit le mythe à sa manière, en en faisant un instrument de discussion de ses propres croyances et inquiétudes[156]. L'apparition de ce thème dans le mythe coïncide avec les efforts des peintres de cette époque pour créer une illusion de perspective[n 38], en même temps que les philosophes réfléchissent sur la notion d'imitation (mimèsis) et que commencent les expérimentations qui, depuis Euclide jusqu'à Ptolémée, mettront en place une science de l'optique[n 39]. La thèse de Cixous entraînera tout un courant de recherches féministes. La face de la Gorgone est souvent aussi utilisée pour décorer des bijoux[58], comme on le voit notamment dans un camée trouvé dans le trésor de Petescia, près de Rome (Voir Galerie A) ou dans un autre en verre datant de la Rome impériale[59] ou encore dans la tasse Farnèse réalisée à Alexandrie, au Ier siècle[60]. Nombre de comparaisons sont possibles avec le panthéon indien. Le gorgonéion est aussi le motif mythologique le plus fréquent sur les sarcophages étrusques du Ve siècle, dont on a trouvé des dizaines d'exemplaires (voir galerie A). Dans La Naissance de la tragédie, Friedrich Nietzsche voit la décapitation de Méduse comme le symbole de la lutte du principe apollinien d'ordre et de lumière contre le côté dionysiaque, obscur, intuitif et débordant d'émotions[190] : « Contre la fièvre et la frénésie de ces fêtes qui pénétrèrent jusqu’à eux par tous les chemins de la terre et des eaux, les Grecs semblent avoir été défendus et victorieusement protégés pendant quelque temps par l’orgueilleuse image d’Apollon, à laquelle la tête de Méduse était incapable d’opposer une force plus dangereuse que cette grotesque et brutale violence dionysienne[191]. Selon d'autres interprétations, le masque de Méduse dériverait du démon Humbaba, qui a été décapité par le héros de l'épopée de Gilgamesh[122]. Il apprend ainsi le chemin qui mène chez les nymphes, après quoi il leur rend l'œil et la dent, ou, selon une autre source, il jette ceux-ci dans le lac Triton, en Libye, afin de les neutraliser définitivement[n 4]. Le regard peut être réfléchi par le miroir. Ça s’est passé le 15 janvier 2021 à Montgaillard-Lauragais. D'autres hypothèses voient dans ce masque une origine astrale. Antéfixe ornée d'une tête de Méduse. La bouche distendue de Gorgo évoque le cri énorme d'Athéna surgissant dans le camp des Troyens [...] mais aussi le son de la flûte, qu'invente Athéna pour imiter la voix aiguë des gorgones[51] ». L'ambiguïté est un trait essentiel de Méduse : « Elle est sur cette ligne de fracture, cette faille qui sépare en deux l’être humain : la vie et la mort », comme l'atteste le fait que son regard conserve son pouvoir de pétrification même dans la mort[61]. Méduse et le problème de la connaissance. Heureusement pour lui, Athéna toujours secourable envers les héros, et d'autres divinités lui avaient fourni les indications indispensables pour la trouver et lui avaient indiqué la manière de lui couper la tête sans risquer de se faire pétrifier. [...] Plus qu'un sexe, c'est un œil maléfique qui est jeté sur nous, et c'est le regard de la mort. En ce sens, Persée joue un rôle fondamental dans le récit mythique car, sans lui, Méduse ne serait qu'un monstre archaïque inoffensif. Algol présente en effet la particularité d'être jumelée avec une étoile voisine de sorte que leurs rotations respectives la font disparaître tous les trois jours. Le cheval, même s'il est un animal fort, lorsqu'il est blessé, est altéré au niveau physique et psychique. L'encyclopédie de la mythologie : Dieux, héros et croyances du monde entier de Neil PHILIP, Editions Rouge et Or, 2010. On peut vaincre la terreur par l’image de la terreur. Le Charbon végétal, le Charbon marie et le Desmodium sont là pour agir en profondeur. GORGONE. Voir, L'idée selon laquelle Méduse est victime de son propre reflet dans le bouclier de Persée sera reprise par de nombreux exégètes modernes, notamment Roger Caillois, Louis Marin et Tobin Siebers, au mépris du mythe original. Cette angoisse apparaîtrait chez le petit garçon qui, en apercevant les organes génitaux féminins, découvre que la menace de castration est bien réelle. 9 Selon J.-P. Vernant, c’est seulement lorsque se développeront, à partir du iv e siècle av. Le peintre symboliste belge Jean Delville a également peint La Méduse (1893), ainsi que Lucien Lévy-Dhurmer, dont la Medusa (1897) se trouve au musée du Louvre[99]. (Voir galerie B). Dans la première, Méduse est une reine qui, après la mort de son père, reprend elle-même le sceptre, et règne sur ses sujets près du lac Tritonide, en Libye. En 1650, le dramaturge espagnol Calderón de la Barca compose une pièce intitulée Andrómeda y Perseo, dans laquelle il récrit le mythe en donnant à Méduse un rôle actif, faisant d'elle une victime de son propre reflet[88]. Diodore de Sicile, dans sa Bibliothèque historique, explique le mythe comme résultant d'une guerre entre le peuple des Gorgones et les Amazones, que dirigeait la reine Merina. C’est le maître de tous les éléments: le feu, l’eau, l’air et la terre. La représentation a passé par trois phases[41]. Toutefois, dans le cas de Méduse, le pouvoir maléfique est converti en objet de protection une fois le monstre décapité[138]. • Poséidon l'aurait donné à son fils qui errait en cherchant en vain une solution pour tuer Chimère. Mais il existe, dans la religion grecques, des Puissances redoutables, apparentées à Gorgô en ce sens qu'elles se présentent sous la forme de simples têtes. Pégase est le cheval ailé né du corps de Méduse qui avait été décapitée par Persée. Mythes et légendes du monde entier; Editions de Lodi, Collectif 2006. Dans sa nouvelle Shambleau parue en 1933 et mêlant le fantastique à la science-fiction, l'écrivaine américaine Catherine Lucille Moore renouvelle le mythe de Méduse et Persée, en lui donnant une dimension cosmique. Ce qui retient accroché ainsi n'est que le "blâme ". J.-C. au IIe siècle av. Selon les différentes versions, certains racontent que Poséidon a réussi à conquérir Médusa.La version la plus courante raconte cependant qu’il l’a violé. Il est aussi l’auteur de l’une des œuvres les plus célèbres du XIXe siècle : Le Radeau de la Méduse, qui révolutionna la peinture d’histoire sous la Restauration. Cette représentation apotropaïque vise à préserver du mauvais œil[54]. Par ailleurs, on a trouvé dans une tombe étrusque une fresque montrant un captif tenu par un personnage masqué sous lequel est écrit le mot φersu, mot étrusque dont la racine est liée à celle de Persée. Un jour, alors que Danaé n’avait pas encore enfanté, Acrisios reçut de l’oracle la prédiction que son petit-fils le tuerait et prendrait son trône. Dans Vertreibung, on voit une femme décapitée tenant sa tête dans une main et le nœud de serpents dans l'autre pourchasser un homme devant elle[214]. Méduse de Didymes, ornant le grand temple d'Apollon IVe siècle av. Sur le thème « Dangerous beauties: Medusa in Classical Art », le Metropolitan Museum de New York lui consacre une exposition au cours de l'année 2018[201]. On peut également faire des rapprochements avec la déesse aztèque de la mort Mictecacihuatl ainsi que chez les Mayas[128]. Au XIXe siècle, plusieurs philologues en ont déduit que la tête de la Gorgone représentait le tonnerre et les éclairs, en s'appuyant aussi sur la puissance de son regard et l’harmonie imitative du nom gor-go. Quelques autres livres pour approfondir ce sujet. Dans les deux films les plus proches du mythe original, Andromède tient un rôle important comme inspirant de l'amour et Danaé est quelque peu présente. Après avoir été décapitée par Persée , son masque — le γοργόνειον / gorgóneion — est remis à Athéna qui le fixe sur son égide. Camée du trésor de Petescia, près de Rome. Tout laisse à penser que la maladie propre à la Grèce moderne, et son incapacité à accueillir la différence, ont suscité cette représentation monstrueuse de l'autre[205]. Méduse (personnage de la mythologie grecque), l'une des trois Gorgones, était mortelle, dit Hésiode, au lieu que ses deux soeurs, Euryale et Sthéno, n'étaient sujettes ni à la vieillesse, ni à la mort.C'était une très belle fille; mais de tous les attraits dont elle était pourvue, elle n'avait rien de si beau que la chevelure. « L'imagination perverse doit mourir afin que naissent les deux formes de l'imagination créatrice : la spiritualité et la sublimité[185] ». ». Il insiste sur le fait que Méduse comporte, comme tout être humain, un côté spirituel. Pour l'historien de l'art Jean Clair, « Méduse est le Soleil changé en nuit : elle est plutôt l'autre face du jour : la nuit d'où nous venons, et où nous retournons, à chaque révolution du Soleil, quand le sommeil nous fait affronter les songes, mais aussi quand nous aurons à affronter les portes de la mort. En revanche, les illustrations la montrent éveillée et les deux yeux grand ouverts, les peintres voulant la présenter sous ses caractéristiques essentielles. Dès 1911, A. L. Frothingham avait noté les parallèles entre Méduse et la Grande Mère[139]. Antonio Canova réalise Persée tenant la tête de Méduse (1804-1806), qui fixe dans la pierre la surprenante ressemblance entre les deux personnages. Ce cri aigu, inhumain, c'est celui qu'outre-tombe font entendre les morts dans l'Hadès[5]. Pégase est un cheval ailé dans la mythologie grecque. Il lui a attribué la mention très honorable à l’unanimité. [...] la face de Gorgô, c’est l’Autre de nous-même, notre double, une image qui nous happerait parce que, au lieu de nous renvoyer l’apparence de notre propre figure, elle représenterait, dans sa grimace, l’horreur terrifiante d’une altérité radicale à laquelle nous allons nous identifier en devenant pierre, « lien entre sexe et effroi [qui] est attesté aujourd’hui par les travaux d’anthropologues, de philosophes et d’historiens, « Gorgô pétrifie en exhibant le sexe sous son aspect mortifère, Baubô réanime en rappelant qu'il est bien source de vie, « L'analyse des rêves et associations m’a amené plusieurs fois à interpréter la tête de Méduse comme le symbole effrayant de la région génitale féminine dont les caractéristiques ont été déplacées du bas vers le haut.