Stésimbrotos de Thasos était un sophiste, contemporain de Périclès. La politique intérieure de Périclès. Au reste, rien n’empêche que le philosophe et le devin n’aient également bien rencontré : l’un a expliqué la cause du prodige, l’autre en a découvert la fin. Dans sa comédie Les Dèmes, il met en scène Solon, Miltiade, Aristide et Périclès revenant des Enfers pour donner des leçons aux hommes. Il tendit les ressorts du gouvernement, semblable auparavant, par sa faiblesse, à un instrument dont les cordes, trop relâchées, ne rendent que des sons faibles et mous ; il y substitua un gouvernement aristocratique qui approchait de la monarchie. D’avoir de l’ostracisme évité le naufrage. Aussi, dans les comédies de ce temps-là, est-elle appelée la nouvelle Omphale, Déjanire et Héra. Les Samiens ayant eu l’avantage, les Athéniens leur ordonnèrent de mettre bas les armes, et de venir discuter devant eux leurs prétentions. Voir la note p. 230. Enfin il en envoya une en Italie pour peupler la ville de Sybaris, qu’on venait de rebâtir, et qui fut appelée Thurium[38]. Ce contre-temps ayant indisposé contre lui les Athéniens, il essaya de les consoler et de ranimer leur confiance[114] ; mais il ne réussit pas à les apaiser ; et, n’écoutant que leurs préventions, ils prirent les suffrages, le privèrent du commandement, et le condamnèrent, avec une rigueur extrême, à une forte amende, que les uns font monter au moins à quinze talents, et les autres au plus à cinquante[115]. XXV. C’est même de ce complément que Périclès a joint la possession à ses qualités naturelles. Archidamos, roi de Sparte, fit tous ses efforts pour pacifier la plupart de ces différents et adoucir les esprits des alliés ; il est même probable que les Athéniens ne se seraient pas attiré la guerre pour les autres griefs qu’on avait contre eux, si on avait pu les amener à révoquer leur décret contre les Mégariens, et à faire la paix avec ce peuple. γνωμών, μόνος : aiguille d’un cadran solaire, ou le cadran lui-même, εὐλαβεῖτο < εὐλαβέομαι-οῦμαι : prendre garde à, εὔτροχος, ος, ον : rapide (« aux belles roues » (Homère)). Cependant il vint d’Athènes une nouvelle flotte qui resserra les Samiens de tous les côtés[79]. Agariste, dans un songe, crut qu’elle accouchait d’un lion ; et peu de jours après elle mit au monde Périclès, qui, bien conformé dans le reste de son corps, avait la tête d’une longueur disproportionnée. IV. Ils montrèrent leur grandeur d’âme à l’égard des richesses, l’un en ne prenant rien de la part de ceux qui donnaient, l’autre en concédant beaucoup à ceux qui en avaient besoin, ayant délivré de son propre argent les prisonniers de guerre – au reste, la somme n’en était pas grande, mais seulement de six talents (36 000 drachmes, soit tout de même 1 800 000 € !). Ils parlaient ainsi entre eux, persuadés qu’il ne les entendait pas et qu’il avait perdu tout sentiment. Au contraire, il loue fort la politesse, la douceur et l’honnêteté de Cimon dans le commerce de la vie. Ce bruit fut saisi avidement par les poètes comiques, qui en prirent occasion de l’accuser d’incontinence ; ils lui imputèrent de vivre avec la femme de Ménippe, son ami et son lieutenant à l’armée. Plutarque, ne a Cheronee en Beotie vers 46 et mort vers 125, est un philosophe, biographe, moraliste, et penseur majeur de la Rome antique." Cependant les comédies de ce temps-là, dont les auteurs le prenaient souvent pour l’objet de leurs satires, tantôt sérieuses et tantôt plaisantes, font voir que ce fut surtout par son talent pour la parole qu’il mérita ce titre. Les uns, il est vrai, attribuent cette inflexibilité à sa prudence et à sa grandeur d’âme, qui lui firent juger que c’était le parti le plus avantageux, et que la demande des Lacédémoniens n’était de leur part qu’une tentative pour voir si les Athéniens céderaient ; complaisance qu’on aurait regardée comme un aveu de leur faiblesse[97]. Comme, chez un peuple à qui un empire si étendu donnait une grande puissance, il germait nécessairement des passions de toute espèce, il était seul capable d’appliquer à chacune de ces maladies morales le traitement qui lui convenait, d’employer tour à tour l’espérance et la crainte, comme un double gouvernail ; l’une retenait les emportements de la multitude, et l’autre la ranimait quand elle était découragée. Il accorda aux villes grecques de ce pays tout ce qu’elles lui demandèrent, et les traita avec beaucoup d’humanité ; en même temps il déploya aux yeux des nations barbares qui les environnaient, en présence de leurs rois et de leurs princes, la puissance imposante des Athéniens, et leur fit voir que, maîtres de la mer, ils naviguaient partout avec la plus grande confiance et une entière sûreté. Cet ensemble varié de traités et de dialogues est principalement consacrés à des questions de philosophie morale, (La Vertu et le Vice, Dialogue sur l'amour, De la curiosité). Il ne laissa plus les nobles se mêler et se confondre comme auparavant avec le peuple, et obscurcir leur dignité dans la foule ; mais les séparant de la multitude, et concentrant comme en un seul point toute leur puissance pour en augmenter la force, il mit un contre-poids dans la balance politique. Périclès, qui voulait encore inspirer à ses concitoyens plus d’élévation, plus d’ardeur pour les grandes entreprises, décida d’inviter par un décret tous les peuples grecs, dans quelque partie de l’Europe ou de l’Asie qu’ils fussent établis, toutes les villes, grandes et petites, à envoyer des députés à Athènes, pour y délibérer sur la reconstruction des temples brulés par les Barbares, sur les sacrifices qu’on avait voués aux dieux pour le salut de la Grèce pendant les guerres des Perses, enfin sur les moyens de rendre la navigation sûre et d’établir la paix entre tous les Grecs[55]. La philosophie, en dissipant cette ignorance, bannit la superstition, toujours alarmée, toujours tremblante, et la remplace par cette piété solide que soutient une ferme espérance. Tout le monde convient qu’elle était de Milet et fille d’Axiochos. Mais laissons le poète Ion, qui veut que dans la vertu, comme dans les tragédies, il y ait toujours une partie destinée à la satire[17]. . De même il faut fixer son intelligence sur les objets de méditation qui, par l’attrait du plaisir, dirigent l’âme vers le bien qui lui est propre. Il y a sûrement une confusion entre l’Artémon « périphorète » d’Anacréon (VIème siècle), et l’ingénieur contemporain de Périclès et inventeur de machines de siège. Platon, dans une de ses pièces, introduit un personnage qui parle ainsi à Damon : Dis-moi, nouveau Chiron, si ta haute sagesse. Phidias fut donc jeté dans une prison, où il mourut de maladie, et, selon d’autres, du poison que ses ennemis lui donnèrent, pour avoir lieu de calomnier Périclès[99]. Il institua les clérouquies, (voir plus haut), le théorique, les salaires des juges, des soldats, peut-être aussi les bouleutes et les prytanes, et certains magistrats. Biographie de Périclès - Périclès voit le jour le 1er janvier 495 av. Soutenu de la faveur du peuple, Périclès ruina l’autorité de ce conseil ; il lui ôta, par le moyen d’Éphialtès, la connaissance d’un grand nombre d’affaires, et fit condamner au bande l’ostracisme, comme ami des Lacédémoniens et ennemi du peuple, Cimon lui-même, qui n’était inférieur à aucun autre citoyen ni par sa naissance ni par sa fortune, qui avait remporté sur les Barbares les victoires les plus glorieuses, et qui, comme je l’ai dit dans sa vie, avait rempli la ville des richesses et des dépouilles des ennemis : tant Périclès avait de pouvoir sur la multitude. Aspasie est la seconde compagne de Périclès. En somme, Cimon n’est pas « philo-spartiate », mais les Spartiates aiment bien Cimon !…, ὁἡ προβολή, ῆς ·: action de lancer, accusation, ὁἀφοσιούμενος : faire par acquit de conscience. J’ai déjà dit que Périclès, qui l’aimait beaucoup, lui avait conféré l’intendance générale des travaux et l’inspection sur tous les ouvriers. Callicratès fit l’entreprise de la longue muraille dont Socrate disait avoir entendu proposer la construction à Périclès[45]. le latin pauo, pauonis), πλησιάζω : avoir commerce avec, être l’amant ou la maîtresse, δυσθήρατος, ος, ον : difficile à prendre à la chasse, à saisir, ἐπιπροσθέω-ῶ : intercepter le jour, dérober, masquer, ἡλικιῶτις, ιδος : féminin de ἡλικιώτης, ου : contemporaine, λυμαίνω : endommager, maltraiter, souiller. Persuadé que c’était beaucoup pour lui que de contenir les Lacédémoniens, dont il était toujours l’ennemi, il le fit voir en plusieurs occasions, et surtout dans la guerre sacrée[65]. XXXIV. παραιτέομαι-οῦμαι : demander, repousser qqch. La loi fixait à dix ans le ban de l’ostracisme. Il avait avec lui l’ingénieur Artémon, qui était boiteux, et qui, dans les cas pressants, se faisait porter en litière aux batteries ; d’où on lui avait donné le nom de Périphorète[85]. J.-C par les Perses, Périclès entreprend de faire construire de nouveaux monuments. Périclès jouissait depuis longtemps de la plus grande autorité, et avait, comme je l’ai déjà dit, des fils légitimes ; il fit alors une loi qui portait qu’on ne reconnaîtrait pour vrais citoyens d’Athènes que ceux qui seraient nés de père et de mère athéniens. Les historiens qui écrivent plusieurs siècles après les événements ont devant eux le voile du temps, qui leur en dérobe la connaissance ; et l’histoire contemporaine, ou aveuglée par la haine et l’envie, ou corrompue par la flatterie et par la faveur, altère et déguise les faits. ἐπήρμενος, η, ον : participe parfait passif d’ ἐπαίρω : lever, ἀτέλεια, ας : exemption d’impôts ou de charges, εἰσαγγελία, ας : accusation publique contre un fonctionnaire, un magistrat… (cf. Il affirmait ainsi que la flèche ne peut jamais atteindre sa cible, puisque chaque distance qu’elle parcourt peut être divisible à l’infini. => Lectures complémentaires : La Paix et Les Acharniens, d’Aristophane (édition Victor Henry Debidour, théâtre complet tome I, Folio classiques n° 1789). » Philippe entendit un jour son fils chanter dans un repas avec beaucoup de grâce et selon toutes les règles de l’art : « N’as-tu pas honte, lui dit-il, de chanter si bien ? Des ateliers en tout genre mis en activité, l’emploi et la fabrication d’une immense quantité de matières alimentant l’industrie et les arts, un mouvement général utilisant tous les bras : telles sont les ressources incalculables que ces constructions procurent déjà aux citoyens, qui presque tous reçoivent, de cette sorte, des salaires du trésor public ; et c’est ainsi que la ville tire d’elle-même sa subsistance et son embellissement. Nommé général, il s’occupa tout de suite de faire révoquer la loi qu’il avait autrefois fait passer lui-même contre les enfants naturels : comme il n’avait plus alors de successeur légitime de son nom, il ne voulait pas que sa famille et sa maison s’éteignent avec lui. « Eh bien, lui dit Périclès, quelle différence y a-t-il entre mon manteau et ce qui cause l’éclipse, sinon que ce qui produit ces ténèbres est plus grand que mon manteau ? De tous les actes de son administration, c’était là ce que ses envieux ne cessaient de lui reprocher ; c’était le texte ordinaire de leurs déclamations dans les assemblées des citoyens. J.‑C.) Il se flattait par là de dissiper toutes les imputations dont on le chargeait, et d’affaiblir l’envie. C’est alors que Périclès fut atteint de la peste. Il avait érigé, comme général, neuf trophées à l’honneur d’Athènes, pour autant de batailles qu’il avait gagnées. Égine est l’île qui se trouve en face du Pirée. Cratinos la traite ouvertement de courtisane : Elle eut cette Héra, cette belle Aspasie. Ce qu’il y a de vrai, c’est qu’Éphialtès, qui s’était rendu redoutable aux partisans de l’oligarchie par son inflexibilité à poursuivre ceux qui commettaient la moindre injustice contre le peuple, fut, à ce que dit Aristote, assassiné par Aristodicus de Tanagre, que ses ennemis avaient suborné. Table des matières. Le thème a été repris par Valéry dans son Cimetière marin : « Zénon! Une somme gigantesque, et peu crédible ! Mais Héraclide de Pont réfute ce fait par des vers d’Anacréon[86] où cet Artémon Périphorète est nommé plusieurs siècles avant la guerre et le blocus de Samos. Frappés par tous les objets qui les environnent, nos sens extérieurs sont forcés d’en recevoir les impressions, bonnes ou mauvaises. Mais comment s’étonner de ces injures proférées par des hommes dont le métier est de médire, qui chaque jour sacrifient à l’envieuse malignité de la multitude, comme à un génie malfaisant, la réputation des hommes les plus honnêtes, en les noircissant par leurs calomnies ? La politique extérieure de Périclès. Il disait qu’un jour, dans les jeux, un athlète ayant tué, sans le vouloir, d’un coup de javelot, le cheval d’Epitimios de Pharsale, Périclès avait passé la journée entière, avec Protagoras[117], à rechercher quel était, selon l’exacte raison, ou du javelot, ou de celui qui l’avait lancé, ou enfin des agonothètes[118], le véritable auteur de cet accident[119]. N’a-t-on pas vu Stésimbrote de Thrace lui-même oser imputer à Périclès un crime horrible, l’accuser d’un commerce criminel avec la femme de son propre fils ? Ἔργων γε μὴν μεγέθεσι καὶ ναῶν καὶ κατασκευαῖς  οἰκοδομημάτων, ἐξ ὧν ἐκόσμησεν ὁ Περικλῆς τὰς Ἀθήνας, οὐκ ἄξιον ὁμοῦ πάντα τὰ πρὸ τῶν Καισάρων φιλοτιμήματα  τῆς Ῥώμης παραβαλεῖν, ἀλλ´ ἔξοχόν τι πρὸς ἐκεῖνα  καὶ ἀσύγκριτον ἡ τούτων ἔσχε μεγαλουργία καὶ μεγαλοπρέπεια  τὸ πρωτεῖον. Pour remplacer les bâtiments détruits en 480 av. Telles sont, dit-on, les raisons qui le portèrent à empêcher le peuple de céder aux Lacédémoniens ; mais ses vrais motifs ne sont pas bien connus. Andocide : « dénoncer »), ἀποστατέω-ῶ : se tenir à distance, abandonner. XXVI. On y voyait aussi une très belle figure de Périclès combattant contre une Amazone. Comme il était sur le point de mourir, les principaux citoyens et ceux de ses amis qui avaient échappé à la contagion, assis autour de son lit, s’entretenaient de ses vertus et de la grande puissance dont il avait joui pendant sa vie. παρεντείνω : ajouter quelque chose à son art, βαφή : teinture (métaphore tirée de la teinturerie) ou trempe (métallurgie), τελεσιουργόν : qui achève son œuvre, efficace, ἡ παιδιά, ᾶς (attention à l’accent !) Καὶ μὴν τήν γε πρὸς χρήματα μεγαλοφροσύνην ὁ μὲν, Comparaison entre Périclès et Fabius Maximus. Voir la, ἐχέγγυος, ος, ον : qui offre une garantie, garant, répondant. R. Flacelière) Contexte : Embellissement architectural de la cité d'Athènes. aussi appelees vies parallÈles.existent 2 autres editions de ricard ; une en 15 volumes (1830) et une en 2 volumes (didot) Pour Damon, il paraît que ce fut un sophiste très instruit, qui, sous les dehors d’un musicien, voulait cacher au public sa grande capacité. L’objet du philosophe est de rechercher le principe des choses, et la manière dont elles se font ; le but du devin est de prédire pourquoi elles arrivent et ce qu’elles présagent. Les Propylées de l’Acropole, construits par l’architecte Mnésiclès, furent achevés en cinq ans. Mais il avait soin d’ailleurs de réfréner les folles prétentions des Athéniens, et ne se prêtait pas aux projets téméraires que le sentiment de leurs forces et leurs succès passés leur faisaient concevoir. Tous ces édifices furent dirigés par Phidias, qui avait seul l’intendance de tous les travaux. » Cependant il ne parla qu’une fois dans le cours du procès, glissa légèrement sur l’accusation, et l’ayant bien moins chargé qu’aucun autre de ses accusateurs, il se retira. Ils en rejetaient la faute sur celui qui, pendant la guerre, avait, disaient-ils, attiré dans leurs murs ce déluge de gens de campagne qu’il n’employait à rien, qu’il tenait renfermés comme des troupeaux, et qu’il laissait s’infecter les uns les autres sans leur procurer aucun changement de situation, sans leur donner aucun rafraîchissement. τὸ τεχνητόν : ce qui est artificiel, les artéfacts. lexique juridique). Les deux flottes se livrèrent un grand combat près de l’île de Tragie[77]. Socrate lui-même allait la voir quelquefois avec ses amis ; et ceux qui la fréquentaient le plus y menaient souvent leurs femmes pour l’entendre, quoiqu’elle fît un métier peu honnête, et qu’elle eût dans sa maison plusieurs courtisanes. Eupolis[11], dans sa comédie des Bourgs, demande des nouvelles de chacun des orateurs du peuple qui reviennent des enfers ; et, après avoir entendu nommer Périclès le dernier, il dit de lui : Tu conduis des enfers la principale tête. Dans la Vie de Périclès, Plutarque donne le même sens à ce mot quand il parle de « Thucydide et des orateurs de sa tendance » 20. Ainsi, l’expédition contre Samos, signe d’impérialisme et de volonté de puissance, est mise au crédit de Périclès. Les Vies parallèles, ou Vies parallèles des hommes illustres, d'après la traduction de Jacques Amyot, forment l'œuvre la plus connue de Plutarque, écrite en grec et composée entre 100 et 120. Damon, un sophiste qui ne dit pas son nom ; or, à l’époque de Plutarque, les sophistes étaient plutôt mal vus, alors qu’au temps de Périclès, ils étaient de véritables stars. Il était père de ce Gylippe qui vainquit les Athéniens en Sicile. J-C), et fut mis à mort par les Athéniens avec ses collègues, pour n’avoir pas repêché les cadavres des marins tués au combat. Comme il était d’ailleurs fort riche et d’une grande naissance, qu’il avait beaucoup d’amis puissants, il craignait le ban de l’ostracisme[20], et ne prenait aucune part aux affaires publiques ; seulement à l’armée il montrait un grand courage et affrontait tous les dangers. κατεπτηχώς < καταπτήσσω (participe parfait actif) : se blottir de crainte. « Oui, répondit-il, mais ce n’est pas un excellent homme : car autrement il ne serait pas si bon joueur de flûte. Il envoyait chaque année en course soixante galères, montées d’un grand nombre de citoyens qui, soudoyés huit mois de l’année, se formaient à toutes les connaissances de la marine. Elle disposait d’une puissance navale qui faisait de l’ombre à Athènes ; soumise en 456, elle vit ses habitants chassés et remplacés par des clérouques en 431. ἄλλοι δὲ πολλοὶ φασὶ : il s’agit, entre autres, de Platon, dont on connaît la haine envers la démocratie. On dit qu’Albert Thibaudet relisait sans cesse, dans les tranchées, La Guerre du Péloponnèse de Thucydide, et qu’il y trouvait une explication des événements qu’il vivait lui-même…. Grec d'origine, il est considéré comme un médio-platoniste2,3, il s'opposa dans certaines de ses Œuvres morales ou Moralia aux courants stoïcien4,5 et épicurien6. Cf. ), ἠγαπήθη < ἀγαπάομαι-ῶμαι : être satisfait de, être honoré pour, ὁ αὐχήν, ένος : cou d’un animal ; ici = isthme, περικεχυμένος, η, ον : participe parfait passif de περιχέω : répandre autour, ἡ ἀντιπέρας ἤπειρος : le continent d’en face, στόλος : expédition militaire, troupe, flotte. Il portait encore qu’Anthémocritos serait enterré près des portes Thrasiennes, qu’on appelle aujourd’hui le Dipyle[94]. Fabius, qui en ce qui le concernait personnellement, était sûr de lui et infaillible, se montrait inférieur [à Périclès] par son incapacité à contenir les autres. La raison en est, je crois, que, étant tombé sur Anaxagore, lequel était un homme de l’espèce en question, il se gorgea de rêveries spéculatives et en vint à considérer, sujet duquel Anaxagore avait abondamment parlé, la nature de l’intelligence, comme de l’absence d’intelligence; d’où il tira, en vue de l’art de la parole, ce qui s’y appliquait. Ses deux fils, Hipparque et Hippias lui succèdent : le premier sera tué en 514 par les tyrannoctones, le second renversé et chassé d’Athènes en 510. Il imitait en cela un médecin prudent, qui, ayant à traiter une maladie longue et dont les accidents varient, sait administrer à propos à son malade ou des médicaments agréables et doux ou des remèdes violents,et lui rend, ainsi la santé. μονόκερως, ω : qui n’a qu’une corne ; ce mot se décline comme νεώς : il s’agit de la déclinaison attique. Périclès, informé de la défaite de son armée, se hâta d’aller à son secours ; il battit Mélissos, venu à sa rencontre, força les ennemis à se renfermer dans leur ville, dont il fit le blocus, aimant mieux la réduire avec plus de temps et de dépense que d’exposer ses troupes à des dangers, et d’acheter la victoire au prix de leur sang. ὕπουλος : trompeur, caché (cicatrisé en surface, mais continuant de suppurer en dessous). Vie de Périclès / Plutarque ; [expliqué littéralement, annoté et revu pour la traduction française, par H. Lebasteur] -- 1893 -- livre Ce qu’on lui reproche ici, c’est le goût de la virtuosité et le fait d’avoir participé à des concours. S’efforce à tout moment d’aiguillonner ton coeur[107]. Ils disent que, lorsqu’il parlait dans l’assemblée du peuple, les tonnerres et les éclairs partaient de sa bouche, et que sa langue lançait la foudre. Il fit voir par là que l’éloquence est, comme dit Platon[51], l’art de conduire les esprits ; que sa principale fonction consiste à manier à propos les passions et les penchants des hommes, comme autant de cordes qui demandent à être touchées par une main habile. (Revoir les conditionnelles. J.-C.) est un homme politique et stratège athénien de la Grèce antique, dont l’importance dans l’histoire d’Athènes a été jugée si primordiale que l’on dénomme souvent le siècle où il a vécu « siècle de Périclès ». Noter les étapes de la « marche à la guerre » : des griefs recuits, une occasion minime (l’aide apportée à Corcyre), le jeu des alliances, et l’obstination des protagonistes… On est dans un enchaînement qui évoque déjà le déclenchement de la « Grande Guerre » de 1914-1918. C’est une métèque, originaire de la cité de Milet : elle ne peut donc pas épouser Périclès mais vit avec lui en concubinage. reprit Périclès, cette dépense ne sera pas à votre charge ; je m’engage à la supporter seul. Il paraît cependant que l’attachement de Périclès pour Aspasie fut une véritable passion. Le Pont-Euxin, actuelle mer noire, au-delà du Bosphore. Aristophane, Acharniens, v. 524-527 ; cette histoire de courtisanes enlevées semble une pure invention du poète comique ; mais il est vrai que la haine des Athéniens envers Mégare, et le harcèlement auquel ils se livraient sont attestés par Thucydide (I, 139) et furent l’une des origines de la guerre. Au reste, cette manière de vivre était encore bien loin de la sagesse d’Anaxagore, à qui sa grandeur d’âme, ou plutôt un enthousiasme divin, avait fait quitter sa maison, et abandonner aux troupeaux ses terres incultes. Ayant retrouvé son rang grâce au mariage de sa sœur avec le riche Callias, il poursuit la guerre contre les Perses et remporte d’importantes victoires. τὸ διαλείμμα : intervalle. Cf. Périclès en était très affligé, lorsque la déesse, lui ayant apparu en songe, lui indiqua un remède qui procura à cet homme une prompte guérison[47]. L’historien Éphore dit que ce fut à ce siège que Périclès se servit pour la première fois de machines de guerre, invention nouvelle qui lui parut merveilleuse. La flotte envoyée dans le Péloponnèse avait ravagé une grande étendue de pays, et ruiné beaucoup de bourgs et de petites villes ; Périclès lui-même, étant entré par terre dans le pays des Mégariens, y mit tout à feu et à sang[108]. Cf. Les Œuvres morales. διπλόη : paille dans le fer (défaut de structure qui fait que le fer, au lieu de former un morceau unique, est comme séparé en deux). Mais Anaxagore, ayant fait l’ouverture de la tête du bélier, fit voir que la cervelle ne remplissait pas toute la capacité du crâne ; que, détachée des parois de la tête, et pointue comme un oeuf, elle s’était portée vers l’endroit où la racine de la corne prenait naissance. Ces deux villes étaient en guerre au sujet de celle de Prienne. Il n’est donc pas facile d’assigner la véritable origine de cet te guerre[96] ; mais tous les historiens conviennent que Périclès fut seul la cause qu’on n’abolit pas le décret contre Mégare. Préface. Quelque temps après[69], les Athéniens ayant conclu avec les Spartiates une trêve de trente ans, Périclès fit déclarer la guerre aux Samiens. Quelle confiance peut-on donc avoir en Idoménée[35], lorsqu’il accuse Périclès d’avoir tué en trahison l’orateur Éphialtès, son ami intime, le confident et l’associé de tout ce qu’il faisait dans le gouvernement, et d’avoir été porté à ce crime par la jalousie que lui causait sa réputation ? Plutarque : Vie de Périclès (chapitres 17-39) Traduction nouvelle annotée par Marie-Paule Loicq-Berger Chef de travaux honoraire de l’Université de Liège Adresse : avenue Nandrin, 24 … Le plus habile et le plus laborieux des artistes, ayant fait un faux pas, se laissa tomber du haut de l’édifice, et se blessa si dangereusement, que les médecins désespéraient de sa vie. Φάβιος δὲ τὸ καθ´ ἑαυτὸν ἀσφαλὴς  ὢν καὶ ἀναμάρτητος, τῷ πρὸς τὸ κωλύειν ἑτέρους ἀδυνάτῳ  φαίνεται λειπόμενος. Depuis il fit voile vers le Pont avec une flotte nombreuse et magnifiquement équipée. συνήθεια, ας : vie en commun, société, commerce, τὸ συνεχές : ce qui est continu, constant. VII. Par Isabelle Gassino (18 mars 2015). Ce décret, que Périclès avait rédigé, ne contenait que des plaintes raisonnables et exprimées en des termes très doux. Vers ce même temps, Aspasie fut traduite en justice pour crime d’impiété, à la poursuite d’un poète comique nommé Hermippos, qui l’accusait aussi de recevoir chez elle des femmes de condition libre qu’elle prostituait à Périclès. Périclès, sans perdre un instant, marcha contre eux à la tête d’une armée. ἡ ἐκδρομή, ῆς : sortie impétueuse, charge, ἐγκολάψας < ἐγκολάπτω (εἴς τι) : graver en creux sur quelque chose, συγγενικός, ος, ον : familial. Il me semble que cette douceur de moeurs, cette vie qu’il maintint toujours pure dans l’exercice de son autorité, suffisent seules pour ôter au surnom fastueux et arrogant d’Olympien ce qu’il pouvait avoir d’odieux, et qu’elles nous montrent au contraire combien ce titre lui convenait : car nous croyons que les dieux, étant par leur nature auteurs de tous les biens, sont incapables de produire les maux ; c’est à ce double titre que nous les reconnaissons pour les rois et les maîtres du monde[123]. Cette tête de femme voilée fut considérée un premier temps comme représentant Aspasie (la maîtresse de Périclès). τόρων), c'est-à-dire d'hommes politiques qui font entendre par leurs discours le point de vue de leur parti. Il doit donc toujours rechercher ce qu’il y a de meilleur, moins encore pour le contempler que pour trouver dans cette contemplation l’aliment de son esprit[2]. Plutarque, Vie de Périclès, 12, 1 & 4 (trad. On dit qu’à l’exemple d’une courtisane d’entre les anciennes Ioniennes[71], nommée Thargélia, elle ne s’attacha qu’aux premiers de la ville. La sage précaution qu’il avait eue de retenir dans la Grèce les forces des Athéniens fut justifiée par les événements. Depuis ce temps-là, les jeux de musique furent toujours célébrés dans l’Odéon[46]. Ainsi ceux qui restent dans leurs maisons auront un moyen de tirer des revenus de la république les mêmes secours que les matelots, les soldats et ceux qui sont préposés à la garde des places. On dit qu’un jour on apporta de la campagne à Périclès une tête de bélier qui n’avait qu’une corne, et que le devin Lampon, ayant vu cette corne forte et solide qui s’élevait du milieu du front, déclara que la puissance des deux partis qui divisaient alors la ville, celui de Thucydide[18] et celui de Périclès, se réunirait tout entière sur la tête de celui chez qui ce prodige était arrivé. Les deux trières, Salaminienne et Paralienne, étaient des navires sacrés qui ne sortaient que pour les grandes occasions. Cela mit Périclès dans la nécessité de faire, en combattant, des efforts extraordinaires de courage, et de se distinguer entre tous les Athéniens par son intrépidité à braver tous les dangers. [29 (167f – 168c)] : l’expédition de Corcyre contre les Corinthiens. » Mais c’est dans les écoles des philosophes qu’on doit traiter ces matières. Voir cours sur les institutions. Mais les Athéniens, lassés de la longueur du siège[83], ne demandaient qu’à combattre ; et comme il n’était pas facile de les contenir, il imagina, pour les distraire, de partager sa flotte en huit escadres qu’il faisait tirer au sort. Aussi ce qui rend plus admirables les édifices de Périclès, c’est qu’achevés en si peu de temps, ils aient eu une si longue durée. Notice. Sa tête monstrueuse, en ébranlant les airs. Les clérouques sont des Athéniens, pris dans la dernière classe, et qui reçoivent un lot de terre dans les colonies d’Athènes (clérouquies). Elle ne se déclara pas chez lui par des symptôme aussi aigus et aussi violents que dans les autres. C’est pourquoi, avant qu’Archidamos entrât dans l’Attique avec les troupes du Péloponnèse, Périclès déclara aux Athéniens que, si ce roi, dans les incursions qu’il ferait sur le pays, épargnait ses terres, soit à cause de l’hospitalité qui les unissait, soit pour donner à ses ennemis un prétexte de le calomnier, il donnait dès ce moment à la république ses biens et ses maisons de campagne. Mais nous n’adoptons pas à cet égard les idées des poètes, qui, par les opinions extravagantes qu’ils nous en donnent dans leurs ouvrages, troublent les esprits, et tombent en contradiction avec eux-mêmes. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour d’autres objets qui méritent d’ailleurs notre admiration. ici et voir les institutions athéniennes. Voir Thucydide, I, 113. En distribuant ainsi aux citoyens pauvres de l’argent pour assister aux spectacles et aux tribunaux, en leur faisant plusieurs autres dons aux dépens du trésor public, il corrompit la multitude, et s’en servit pour rabaisser l’aréopage, dont il n’était point membre, parce que le sort ne l’avait jamais favorisé pour être archonte, thesmothète, roi des sacrifices, ou polémarque : car de tout temps ces charges s’étaient données au sort, et ceux qui s’y étaient bien conduits montaient à l’aréopage[31].